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Halle de Marché, L'Haÿ-les-Roses (94)

Notre proposition pour le marché de L’Hay les Roses s’inspire de la conception des Halles centrales de Paris par Victor Baltard, dont l’architecture fonctionnelle se dégageait des conventions du classicisme de l’époque, ne gardant que la nudité de sa structure :

mur rideau en brique, bois et verre, maintenus par une structure apparente de fonte et de fer, qui couvrait environ 40 000 mètres carrés d’espace intérieur fluide sous un toit continu.
Mais d’abord, tout au long du processus de planification et de conception, Baltard a déduit la forme des halles des conditions urbaines et du caractère du quartier les entourant.
Nous avons étudié les principales caractéristiques qui ont gouvernées à la conception du projet de Baltard, afin de les retranscrire dans un langage architectural contemporain qui s’inscrit dans le contexte spécifique de L’Hay les Roses.
La Halle s’implante sur une parcelle triangulaire cernée par 3 voies de gabarits différents, qui présentent des fronts bâtis variés. Le boulevard de la Vanne s’étire au dessus de l’aqueduc, tout en présentant un front bâti pavillonnaire. Le boulevard Paul Vaillant Couturier, axe à 4 voies bordé d’arbres, concentre un flux de circulation automobile important. Derrière le parc arboré se dressent deux tours d’habitat collectif.
La rue Henri Thirard connecte la parcelle au centre ville. Le front bâti de la rue sera remodelé et devra former un angle structurant avec la nouvelle Halle. Notre projet tire parti du contexte, empruntant à la géométrie triangulaire du site. Il développe une volumétrie simple qui interagit avec l’environnement bâti à travers la variation des hauteurs de façades. Ainsi, la façade la plus basse s’étire linéairement face aux maisons individuelles du Bd de la Vanne, tandis que les 2 autres façades s’élèvent progressivement jusqu’à former un angle monumental au croisement de la rue Thirard et du Boulevard Paul Vaillant Couturier.

Cette forme simple dessine un grand toit, dont le versant principal s’incline vers l’aqueduc. Prolongée par un grand auvent qui brouille la limite intérieure/extérieure du bâtiment, la toiture verse son eau dans des bassins qui ponctuent le parvis, matérialisant à nouveau la présence de l’eau à la surface en une séquence paysagère qui évoque le cours d’eau souterrain. Tout comme les Halles de Baltard, notre projet rend flou les frontières habituelles entre la rue et la construction, frontières habituelles entre la rue et la construction, l’intérieur et l’extérieur, le public et le privé, en combinant des pavillons et des rues en un seul système, transparent et raisonné.

Le nouveau marché se compose de 3 halles qui s’implantent selon un dispositif triangulaire créant un vide interstitiel.
Le vide entre les halles compose une trame d’espaces publics continus qui servent d’accès au marché, tout en offrant des espaces de sociabilité et de restauration. Ils convergent vers un patio central planté, autour duquel gravite l’ensemble du projet. Ainsi, la déambulation s’effectue librement entre les halles, et l’espace public, ou bien poursuit le mouvement triangulaire dessiné par les rues délimitant la parcelle. Chaque accès est marqué par une grande voute qui rappelle les portes d’accès aux rues desservant les Halles centrales de Paris.
Le auvent permet une extension de la halle sur le parvis, pouvant abriter une quinzaine d’étals supplémentaires, tandis que la façade protégée peut s’ouvrir intégralement sur toute la longueur, offrant une continuité entre intérieur et extérieur.
L’usage de l’édifice peut évoluer selon les saisons, et les évènements.

Toujours en continuité de la conception des Halles de Baltard, nous avons cherché à privilégier une architecture transparente en utilisant des matériaux contemporains préfabriqués, économiques et rapides à mettre en œuvre.
La structure en bois consiste en une série de portiques préfabriqués en lamellé collé, solidarisé par un système de contreventement en façade rappelant le même principe de mur rideau développé par Baltard. Nous avons cherché à jouer avec le motif géométrique en créant plusieurs strates sur les façades, faisant écho à la composition des élévations des pavillons Baltard. De plus, les portiques ont été agrémentés d’un chanfrein en arc de cercle, traduisant cette même intention de jouer avec le vocabulaire formel, mais dans un registre épuré. La structure supporte une peau en polycarbonate translucide, et des baies vitrées en façade.

En toiture, les halles sont couvertes en tôle métallique (bac acier), tandis que l’espace public continu est couvert par une verrière qui inonde de lumière le patio central. Pour accentuer la volumétrie du patio, une édicule a été crée dans la toiture, en continuité de la structure périphérique formée par les portiques des 3 halles.
Il favorise la ventilation naturelle de l’ensemble de l’édifice. Ainsi, notre projet de Halle est conçu comme un véritable édifice public qui vient s’implanter dans le tissu urbain de L’Hay les Roses, remplissant son rôle de marché, tout en offrant de nouveaux usages. La transparence met en valeur le rythme de la structure, et anime la volumétrie dans un jeu dynamique accentué par la géométrie triangulaire.
La nuit, elle crée un paysage nocturne, comme une grande lanterne au croisement des axes viaires.
Elle évoque de manière subtile une filiation avec la Halle Baltard, sans se vouloir une réplique dénuée de sens, une vision pastiche. La Halle devient un emblème de la ville et fédère une vie de quartier ouverte à de nouvelles pratiques.

​MOA: CITALLIOS
MOE: NOE Architectures / Simon Morville Architecte
Surface: 40 000 m²
Budget: 3.7 M d‘euros
Phase: CONCOURS 2017
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